Le livre de Bartabas n’est pas n’importe quel livre qui parle de chevaux. C’est, après le « Bartabas, roman » de Jérome GARCIN, une mine de connaissances sur l’homme, sa vie, son travail d’artiste, son œuvre avec ZINGARO.
C’est un livre de poésie, tellement il est bien écrit.
C’est un livre qui vous fait voyager dans la relation avec le cheval, avec les chevaux, dans la psychologie de l’animal, et celle aussi de l’écuyer.
Ceux qui ne l’aiment pas, et il y en a forcément, diront qu’il se met en scène, encore une fois. Mais ce n’est pas vrai : il se dévoile, avec ses insomnies, avec ses angoisses.
Et puis il n’aurait pas vécu tout ce qu’il a vécu avec son théâtre équestre, et suscité l’admiration de si nombreux publics dans le monde entier, s’il n’avait pas été un metteur en scène hors normes !
La relation entre l’humain et le cheval, la psychologie animale ne seront plus jamais considérés comme secondaires par ceux qui ont vu ses spectacles. Et combien de personnes dans le public de Bartabas auront été convaincues de tenter l’expérience d’aller pousser la porte du poney-club ou de l’écurie voisine après avoir assisté à l’étrange féérie d’une de ses œuvres, pour voir par eux-mêmes si l’équidé correspondait à ce qu’ils avaient vu ? Peut-être seront-ils déçus, car il y a loin de l’art à la réalité ! Mais ceci est une autre histoire …
Le respect du sentiment de la monture, l’importance du tact équestre du cavalier, sont omniprésents au cours de ces pages. Bien sûr tout passe par le filtre de l’écrivain, dont la plume est aussi précise, détaillée et cependant concise que l‘était la réalisation concrète de ses représentations …
Ce livre ne se lit pas d’une traite. Il fait rêver, revoir des images restées dans la mémoire, resurgir des souvenirs personnels, liés à la sensibilité et à nos propres expériences à cheval et avec les chevaux. Il se savoure par petites gorgées, comme on apprécie un livre de poèmes, mais de poèmes jamais abscons, car tous nous parlent, puisque nous aimons les chevaux. Ce livre nous enchante comme de beaux tableaux ou de belles photos car il active notre imagination. Il se lit comme on écoute de la musique en la laissant nous distraire et nous échapper vers d’autres horizons. Et on y revient facilement, pour retrouver ces noms que Bartabas a donnés à tous ses chevaux, et retrouver leur histoire, car à chaque cheval correspond d’un à six petits chapitres, pour former à la fin une fresque de toute une vie de cavalier, dresseur et homme de cheval.
« D’un cheval l’autre », un livre de passionné, un livre passionnant, on en reparlera … avec nos chevaux !
Bernard Maurel 20 Mars 2020