Un article de Josette Bleschet
Tout d’abord, je remercie l’association Allege Ideal, grâce à qui j’ai rencontré Annette Rancurel lors d’une des premières journées pédagogiques où elle faisait découvrir aux adhérents l’adaptation de la selle au dos du cheval, ce qui, après, est devenu un métier nommé « saddle fitting ». C’était il y a déjà longtemps !
Tout récemment, grâce à Annette, au cours d’une formation s’adressant à des futurs saddle et bit fitters, je suis venue avec un cheval à examiner.
J’ai emmené Doubaï, wesphalien de 15 ans.
Il s’est fait remarquer par son dos très particulier pour un cheval de sport (très large base de garrot et dos plat) et de sa bouche (peau fine avec grande sensibilité des barres et langue trop longue). En bref, c’était un bon sujet pour les stagiaires !
L’adaptation des selles devient une démarche courante dans la recherche du bien-être du cheval par les cavaliers.
Pionnière dans ce domaine, Annette Rancurel, ingénieur, expert reconnu au niveau international, se tient toujours à la pointe de l’actualité sur le sujet. Elle a l’approche méthodique du chercheur.
La première étape est une prise de données de l’état du cheval, mesures et courbes qui seront archivées pour servir de référence ultérieurement. Puis vient la vérification de l’adéquation de la selle usuelle et les propositions d’amélioration selon le problème rencontré.
Le tapis à capteurs de pressions est étonnant car il apporte un visuel instantané des différentes pressions produites par le cavalier via la selle sur le dos du cheval. Il confirme scientifiquement par l’image, le choix des selles et les ajustements apportés par les tapis, pads ou mousses.
Ensuite, j’ai vécu la découverte du bitfitting avec Géraldine Vandevenne, une jeune femme belge.
Ce métier consiste à trouver le meilleur choix de mors pour la bouche et aussi le meilleur choix des cuirs, formes et tailles, pour limiter les pressions sur la tête du cheval.
Pour le mors, jusqu’à maintenant, ma recherche d’adaptation est traditionnelle et se borne à la largeur et à l’épaisseur, et, à la main de faire le reste !
Là, j’ai été surprise par la quantité de caisses et de tiroirs remplis de mors (classiques bien sûr !) déclinés avec des variantes qui à première vue semblent insignifiantes.
La surprise aussi, est que le bénéfice du changement sur le contact et par suite sur le fonctionnement du cheval est instantanément tangible. Avec Doubaï, qui ouvre facilement la bouche au travail, dès l’essai du premier mors de filet, la marge sur le contact était comme agrandie, et quelques essais plus tard, au vu de l’observation dans les allures, Géraldine a trouvé le mors avec lequel le cheval restait beaucoup plus stable dans sa bouche.
Ça parait toujours évident après coup : c’est sûr qu’un inconfort dans la bouche complique inutilement la vie du cheval et du cavalier ! En tous cas, cette consultation permet d’essayer, de trouver ce qui correspond le mieux et d’être sûr des choix.
Les bittfitters ne vendent pas de mors, ils vous donnent les références des mors essayés.
Il est certain que pour réussir cet ajustement, il faut une bonne dose de technique combinée à un ressenti indéniable ! Un atout supplémentaire pour Géraldine: avant de se consacrer entièrement au confort de la tête du cheval, elle était dentiste.
Et c’est grâce à des personnes de cette qualité que ces nouveaux métiers deviennent crédibles et incontournables.
JB Avril 2018