A l’invitation des organisateurs de cette manifestation, équipe dynamique regroupée autour de Galienne Tonka, qui avait participé avec ses chevaux et ses élèves aux Rencontres de l’équitation de tradition française d’Octobre 2016, Olivier Puls, Bernard Maurel, Patrice Franchet d'Espèrey, Yves Katz et F.Xavier Bigo ont suivi ces deux journées bien remplies.
Echanges autour d’espaces aménagés à cet effet dans les écuries ou sous les arbres près du manège, tables rondes avec des intervenants venant d’horizons très divers, repas conviviaux allant jusqu’à la centaine de personnes le samedi soir avant le spectacle, contacts improvisés et variés avec des artistes, ou des dirigeants de centres équestres, des spécialistes ou du public passionné, la liste est longue … de tous ceux qui ont pu se parler, faire connaissance, et évoquer leurs parcours ou leurs motivations .
Le travail des chevaux était au second plan par rapport à la relation homme-cheval et ses conséquences. Mais la technique était présente, avec les passages réguliers en piste de chevaux souvent bien dressés, et les commentaires avisés ou décalés qui accompagnaient leurs prestations, toujours basées sur le retour d’informations que le cavalier reçoit du cheval, et même l’interprétation à donner à ce sentiment, y compris lorsqu’il va jusqu’au refus d’avancer, pour un « cas social » qui n’en fut pas brutalisé pour autant … Représenter l’Ifce et le Cadre noir dans ce climat d’ouverture d’esprit et d’échanges d’expériences était facile, vu l’intérêt de tous pour des avis éclairés et la bienveillance générale vis à vis de la connaissance présente.
Quelques questions rythmaient les débats, comme : « équitation de tradition et équitation de liberté : y a-t-il une part de choix pour le cheval ? »… éthologues, scientifiques, pratiquants, écuyers ont tous leur point de vue ! Ou encore : « Les arts nourrissent-ils nos aspirations équestres ? » … sur ce sujet, la réponse est oui, pas besoin de le préciser. Plus complexe, le sujet « Philosophies et applications modernes de l’équitation : où allons-nous, qu’est-ce qui est acceptable et où sommes-nous dans le paysage équestre actuel ? »… Bien évidemment de telles interrogations débouchaient vite sur l’enseignement équestre, voire la transmission du patrimoine et de la tradition française, même si l’unanimité était de mise sur le refus de la coercition, sur les réserves sur l’utilisation commerciale du cheval, et sur l’inquiétude devant la priorité donnée à la compétition. Sans savoir s’il y aurait des compte-rendus autres que les vidéos prises en direct, les participants donnaient leurs avis et posaient leurs questions ; les résumer serait hors de propos.
L’impression qui ressortait en fin des 2 journées passées ensemble était que, même issus d’horizons et de spécialités très divers quoique toujours en rapport avec le cheval, les participants se retrouvaient sur de nombreux points, et les dissensions n’étaient que différences secondaires mais normales dans ce type de groupes de paroles et de public. Partant du principe que ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous sépare, et que les objectifs de tous vers une relation homme-cheval respectueuse, intelligente, même élaborée, sont analogues, la conclusion fut des plus positives. L’esprit de groupe qui se manifesta pendant ces deux jours, la reconnaissance de la communication non verbale, l’absence de pensées négatives, les désirs communs pourront faire éclore d’autres projets de ce type, correspondant assez bien au rôle de « veilleurs » que se sont donné en se séparant les personnes présentes à ce festival mémorable !
BM 05/09/2017