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colloque baucher

Le 14 mars dernier, à l’occasion, jour pour jour, du 150e anniversaire de la mort de François Baucher (1796-1873), la commission culture du Comité régional d’équitation d’Ile-de-France (CREIF) a organisé un colloque placé sous le patronage de la FFE consacré à faire connaître la vie et l’œuvre de cet écuyer hors du commun, l’un des plus grands et des plus célèbres du XIXe siècle.

Accueilli au sein du quartier des Célestins à Paris, siège du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, le colloque a rencontré un succès tel, avec plus de 120 participants (dont de nombreuses personnalités du monde du cheval) que les organisateurs ont dû refuser des inscriptions.

Avant que les conférences ne s’enchaînent, Didier Bigot, président de la commission culture du CREIF, a pris la parole pour présenter la journée, ainsi qu’Emmanuel Feltesse, président du CREIF et Serge Lecomte, président de la FFE.

Guillaume Henry a traité avec brio, en guise d’introduction, de la place de François Baucher dans l’histoire de l’équitation, puis André Viau, Caroline Hodak et Lucien Gruss ont parlé de Baucher sous l’angle de l’écuyer de spectacle. Patrice Franchet d’Esperey a pris le relais pour présenter sa conception du bauchérisme considéré comme la mise œuvre d’une évolution permanente.

La célèbre querelle qui opposa Baucher au comte d’Aure, héritier de l’Ecole de Versailles, tenant d’une « équitation d’extérieur », a été étudiée par Bertrand-Pierre Galey (auteur à ce sujet du Duel des Centaures, éditions du Rocher, 2022), quand Alain Francqueville a explicité Baucher du point de vue de l’innovation et a illustré son influence exceptionnelle - jusqu’en Russie (via James Fillis notamment).

L’actualité du bauchérisme a été présentée de façon très concrète par les témoignages de plusieurs personnalités du monde du cheval : Florence Donard a rappelé comment son mari Jean-Marie Donard, écuyer du Cadre Noir, s’inspirait de Baucher dans sa pratique de l’équitation ; le capitaine Jean-François Le Blay, commandant le centre d’instruction du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, a traité du bauchérisme et de l’équitation militaire ; Jean-Pierre Tuloup a expliqué comment enseigner Baucher aujourd’hui ; Juan Diego Trevijano, cavalier olympique, a fait part de son appropriation des principes bauchéristes à la lumière de l’Equitation de tradition française.

Quel bel hommage à cet écuyer qui se fit remarquer par ses présentations équestres « irréprochables de justesse » (Général L’Hotte dixit) et leur qualité artistique « éblouissante » (idem) et qui mit surtout au point une méthode qui vint bousculer les principes de l’Ecole française en pensant l’équitation autrement, en la « raisonnant ». Les airs nouveaux qu’il inventa, tels que les changements de pieds au temps au galop, le passage et le piaffer en arrière, le galop sur trois jambes ou en arrière, renouvelèrent durablement la Haute Ecole. Il méritait qu’une telle journée soit organisée dans le cadre prestigieux du quartier des Célestins où les chevaux sont toujours les principaux occupants.

Gabriel Cortès

30/03/2023, article paru sur le site  lecheval.fr